Le blog
Heureuse propriétaire d'un lombricomposteur depuis quelques années, les vers de terre, c'est ma vérité, ma religion, mon ambition. Et je suis franchement à 2 doigts d'essayer de convaincre tout le monde d'en posséder un par la force. Mais j'essaye de raison garder.
Alors cet article fait parti de ma stratégie de propagande non violente. Pour t'expliquer un peu comment ça fonctionne, un lombricomposteur et te montrer ô combien la cohabitation avec les lombrics, c'est formidable.
L’anatomie et les besoins du lombricomposteur
Comme tu peux le constater, il a une composition plutôt simple.
De bas en haut, nous pouvons y retrouver :
– un couvercle : pour protéger et conserver l’humidité
– au moins 2 bacs avec des trous au fond : c’est ici que les lombrics s’enjailleront avec tes déchets organiques.
– un bac sans trou au fond, mais avec un robinet : pour récolter et récupérer les liquides produits par les étages supérieurs. Poétiquement appelé « thé de compost » ou « lombrithé », mais moi je dis « jus de lombrics ».
Et c’est tout.
Pour le confort du lombricomposteur, il suffit de lui trouver un petit coin à l’ombre dans un espace aéré, et plutôt calme. Les lombrics sont des êtres qui ne kiffent pas trop le bruit et les vibrations (on évite donc de les poser sur la machine à laver). Ils peuvent vivre entre 5°c et 30°c, mais sont particulièrement heureux entre 15°c et 25°c.
Le fonctionnement
• Le bac du haut :
C’est l’interface de communication entre toi et les lombrics. C’est là qu’on leur file à bouffer nos épluchures & co. Il est conseillé de recouvrir tout ce petit monde par un textile naturel (coton, chanvre, lin…) pour préservé l’humidité du bac. Le textile peut tout à fait être moche, puisqu’il sera bouffer sans cérémonie au bout d’un moment.
• Le(s) bac(s) du bas :
Petit à petit, les épluchures vont se transformer en compost. Mais c’est une opération qui prend plusieurs mois et se passe dans le plus grand des calmes dans le bac inférieur du lombricomposteur. Au fur et à mesure que leur nourriture va diminuer dans ce bac, les lombrics vont remonter dans celui du haut (c’est à ça que servent les trous dans le fond).
• Le bac avec le robinet :
Du liquide va couler depuis les bacs supérieurs pour atteindre celui du bas. Et c’est bien pour ça qu’il a un fond non percé, sinon, ça en foutrait partout. Mais grâce au robinet, on peut récupérer ce jus de lombrics qui s’avère être un super engrais (cf plus bas).
Il faut vider ce bac environ une fois par semaine (et après une grosse pluie, si le lombricomposteur est dehors) pour éviter débordement et noyade des quelques lombrics qui s’y égarent parfois (parce que ça, ça peut bien puer parait-il).
• Le roulement des bacs :
Lorsque le bac du haut est plein (ça peut prendre plusieurs mois aussi), on pose un bac vide par-dessus, avec une poignée de lombrics, quelques épluchures et un tissus naturel, puis on continue de l’alimenter normalement. Bien évidemment – comme on n’a pas non plus 10000 bacs – pour avoir un bac vide, il suffit de vider celui du bas pour le transformer en bac du haut !
• Le lombricompost et le lombrithé :
Évidemment, ils sont tip top pour tout ce qui est jardinage et enrichissement de la terre.
Pour le compost, il suffit de le remélanger à la terre. Si on a un jardin, c’est easy. Pour les gens en appart, il va falloir chercher des amis, parents, asso avec un bout un jardin. Ou alors, réfléchir à une mission une libération de terreau la nuit sur un rond point. (J’apprécie particulièrement cette idée).
Pour le jus de lombric : c’est un engrais qui va booster tes plantes comme jaja. Mais c’est très concentré donc, pour éviter de brûler les racines de tes plantes, il faut prendre soin de le diluer dans 10 fois son volume d’eau. Si tu n’as pas assez de plantes à booster et tes amis non plus, sache que tu peux simplement le vider dans ton évier. Parait-il que c’est très bon pour les canalisations.
Mais je dois avouer que les plantes sont plus explicites que les canalisations dans ce cas là, donc je suis pas sûre à 1000%.
L’alimentation des lombrics
• Ce qu’il ne faut pas donner aux lombrics :
– les oignons et tout ce qui est légumes en couches (genre poireaux, ail, cébette… toussa toussa). Rapport que c’est vermicide (« ver » pour « vers » et « cide » pour « meutre », selon nos aïeux latins).
– la viande, le poisson. Tout ce qui fût de la chair vivante
– les agrumes
– les matières grasses
– les laitages
– les coquillages
– les produits transformés
– les trucs non biodégradables (plastique, métal…). Ils ne les mangeront pas.
– le papier glacé
• Ce qu’on peut donner aux lombrics :
Les trucs humides (les azotés) :
– toutes sortes d’épluchures
– des pépins, des noyaux, des feuilles… tout ce qui se rapporte aux fruits et légumes quoi
– les peaux de bananes (mais vaut mieux les couper en petits bouts)
– les champignons
Les trucs secs (les carbonnés) :
– des coquilles d’œufs écrasées. Top pour réguler l’acidité (parce que l’acidité, c’est important).
– du marc de café (et les filtres qui vont avec)
– du thé
– des ongles, des cheveux et même des poils de tibias et tout autres types de poils
– des poils des animaux de compagnie, ça marche aussi
– du papier et carton (mais pas glacé, ni trop imprimé) : journal, carton à pizza, boîte d’œuf, kraft, carton du PQ… coupés en morceaux
– des textiles en matières naturelles, sans produits à la con dedans. Ex : des culottes en coton (il ne va en rester que les fils de couture synthétique, je trouve ça drôle), les chutes de vraie laine (naturelle, pas en acrylique quoi)…
• Gérer l’équilibre du lombricomposteur
Les lombrics aiment vivre dans l’humidité (à genre 80%), donc il faut veiller à ça en apportant régulièrement des végétaux « frais ». Mais faut réussir à conserver un bon équilibre entre trucs secs et trucs humides, entre apports azotés et apports carbonés. Donc on peut y aller généreusement avec le café, les coquilles d’œuf et les papiers/cartons en petits morceaux.
Si jamais le lombricomposteur commence à sentir mauvais, c’est probablement que l’apport en matières azotées est trop important et/ou qu’il n’y a pas encore assez de lombrics pour tout manger. La solution est souvent de réduire ou arrêter l’apport de végétaux frais pendant quelques jours, au profit de coquilles d’œufs, marc de café, quelques bandes de papier journal, ce genre de trucs.
S’il n’y a pas d’odeur, pas d’intrus, que les lombrics se développent tranquilou, que tu vois apparaitre des cocons (des genre de petits œufs jaunâtres de 1 ou 2 mm)… c’est que tout va bien dans ton lombricomposteur.
Je vais prochainement écrire d’autres articles sur le sujet, pour savoir comment démarrer son lombricomposteur et pourquoi diable se casser le cul à composter.
Mais en attendant, n’hésite pas à poser tes questions en commentaire !
Crédit photo : Photo by Sippakorn Yamkasikorn from Pexels
Auteur.e : Laura
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