Le blog
Paraît-il que "voyager, ça ouvre l'esprit, on apprend plein de trucs IN-CROY-ABLES, gnagnagna gnagnagna."
Maintenant que j'ai vécu l'expérience, voyons voir ce que ça m'a apporté et si j'ai atteins les objectifs que je m'étais fixés avant le départ.
Pas de miracle à l’horizon : je ne différencie toujours pas la gauche et la droite. Et je ne sais absolument pas manger une mangue proprement. Mais j’ai appris plein de jolies choses et des choses moins jolies d’aventurier dur à cuire, comme :
vivre avec peu de choses.
manger épicé.
me moucher sans mouchoir. Comme les vrais BONHOMMES. (Attention : à ne pas pratiquer face au vent.)
débroussailler de la forêt à la machette.
apprécier la magie des hamacs et des balançoires.
faire des cabanes d’intimité dans un lit superposé.
optimiser le confort d’un siège de bus pour la nuit.
bootyshaker presque « correctement ».
savoir raison garder en cas de situation critique, et ne pas PANIIIIIIIQUEEER.
savoir que toutes les bonnes choses ont une fin. Mais aussi les mauvaises (et ça c’est quand même une bonne nouvelle !)
repérer des codes wifi plus vite que mon ombre (mon ombre n’ayant pas d’œil, c’est assez simple).
et avoir le wifi d’un maximum de bars, resto et café dans chaque ville pour ne jamais avoir besoin de la 3G (4 ou 5G, appelle la comme tu veux, je m’en fiche) en ville .
raccommoder et repenser mes fringues à l’infini.
boire des alcools qui puent à base de trucs fermentés.
cuisiner dans un appareil à croque-monsieur.
dormir n’importe où.
manger n’importe quoi.
faire pipi en squat.
faire caca en toutes circonstances.
trouver des solutions pour tirer la chasse même quand elle marche pas.
apprécier le reggaeton (ce qui n’est pas forcément une bonne chose).
remettre les mêmes chaussettes 3 jours sans crainte (mais j’essaye d’éviter quand même).
mettre la notion de pudeur entre parenthèse, à force de vivre dans des dortoirs.
prendre mon temps.
ne plus juger et faire preuve d’une grande tolérance. Pour finir la liste sur une pointe poétique.
Pour preuve : j’ai accepté de devenir amie avec des personnes portant des sarouels ou des pantalons de rando à jambes détachables. (Par contre, pour les porteurs de Crocks et les vêtements Desigual, c’est toujours un grand non).
J’ai aussi appris plein de trucs super importants, comme :
parler espagnol et anglais
OSER : dire oui, oser demander de l’aide, oser tester des trucs inconnus, oser sans avoir honte.
ne pas voir la solitude comme un échec, et même l’apprécier.
faire confiance aux autres.
ME faire confiance.
prendre des décisions qui ne dépendent que de moi.
tout assumer.
accepter mon corps (en cours d’acquisition)…
En voyage solo, on n’a pas le choix que de développer ces aptitudes : c’est l’instinct de survie qui veut ça.
Et j’ai bien envie d’en parler plus en détail, d’autant que je suis quasi sûre qu’on peut aussi les développer en restant sédentaire. Si ça t’intéresse, reste donc sur cet article, on en parle de suite !
Les skills idiomatiques
Évidemment, l’apprentissage hyper cool le plus évident : les langues ! Après 7 ans d’allemand et 9 ans d’anglais à l’école, la sentence était irrévocable : j’étais nulle en langue. Et il se trouve que maintenant je peux parler anglais ET espagnol couramment (c’est pas parfait, mais je peux pratiquer l’humour ce qui n’est pas négligeable !).
Pour l’allemand par contre, entschuldigung. J’ai lâché l’affaire.
Mais surtout, j’ai compris que pour apprendre une langue (et beaucoup d’autres choses), il ne faut pas avoir peur de se tromper. Oui, tout à fait l’inverse de ce qu’on fait à l’école.
Et comprendre ça, ça rend pas mal d’apprentissages beaucoup plus accessibles.
Pour apprendre une nouvelle langue (ou la cuisine ou n’importe quoi), il ne faut pas avoir peur de faire des erreurs. Surtout que sur un malentendu, ça pourrait marcher. Et ce qui aide bien aussi, c’est d’apprendre la conjugaison avec des exercices plus.
Arrêter de se méfier des autres.
Les gens ne sont pas si mauvais que nous le fait croire la télé. La majeur partie du temps, au mieux, ils sont bienveillants, et au pire, ils s’en tamponnent de toi.
Et ça c’est une leçon qui réconforte beaucoup. Beaucoup plus que 10 min devant BFM TV, ou ce genre de petites merveilles télévisuelles qui nous encouragent à nous méfier de tout et de tout le monde tout le temps.
Alors plutôt que de rester sur la défensive par défaut, j’ai choisi de faire confiance !
Pas une confiance aveugle, ne soyons pas stupide. Je te parle simplement de changer notre mécanisme de base : favoriser la confiance avant la méfiance, quitte à baisser son seuil de confiance si on est déçu. Tu vas voir, il arrive vachement plus de trucs cools comme ça !
Je pense qu’en se méfiant tout le temps, on loupe quand même beaucoup de choses. Ça fait plus de bien qu’on ne le pense de laisser leur chance autre de temps en temps.
La confiance en soit
S’écouter…
On apprend donc à faire confiance aux autres.
Mais ça implique aussi qu’avant ça, c’est en nous-même qu’on doit avoir confiance. Seul et sans repère, j’étais mon unique guide disponible. C’était la première fois de ma vie que d’être à un endroit à un moment ne dépendait de personne d’autre que moi et que j’étais seule vraiment responsable de mes décisions (j’en parle ici). Et au début, c’est tout à fait déroutant. Donc pas le choix : j’ai dû apprendre à suivre mon instinct et à écouter ce que je voulais. Et souvent, l’instinct, que ce soit pour dire oui, ou pour dire non, il est de fort bon conseil !
… et s’assumer
Avoir peu de vêtements, pas de salle de bain à soi, pas de régularité dans l’élimination des infâmes POILS… on fini par s’y faire. Dans un monde où « se mettre sur son 31 » consiste à se raser les jambes et mettre du mascara, on fini même par s’en foutre.
Surtout dans des pays où la danse et la fête sont l’affaire de tous, sans dresscode, limite d’âge ou physique attendu. Et j’y ai pris goût, aller danser tous les soirs, et même avec des chaussures de rando et en leggings. Attention, c’est pas pour autant que je cautionne ce dernier point !
Et ça m’a bien aidé à m’accepter, avec mon cul dodu et mes grasses cuisses (gras complexe depuis mes 8 ans) et ma frange coupée au couteau suisse (malheureuse initiative prise de mon plein grès), à accepter que je pouvais plaire (ce qui arrive très souvent quand on est blanche en Amérique Latine).
Je vais quand même voir si j’arrive à conserver cette confiance en France, où je dois bien avouer la passion du postérieur généreux est moins présente dans les critères de beauté de nos amis latinos.
En gros, facile à dire, mais moins facile à appliquer : on s’en fou de ce que pense les autres. Tout parait mieux quand c’est assumé.
Pour la confiance en soi et aux autres, je te conseille un livre qui fait comprendre plein de trucs vachement bien : « Libre, heureux et imparfait » de Christophe André.
Je n’ai pas rempli tous les objectifs que je m’étais fixés, surtout au niveau des volontariats sans que ce soit non plus un échec. Mais il y a beaucoup de choses qui sont allées au-delà de tout ce que j’avais pu m’imaginer.
Et tous ces apprentissages ont changé ma façon de voir la vie et d’affronter les difficultés. Ça, plus des amis incroyables partout dans le monde, ce sont les plus belles choses que m’ont apporté ce voyage.
Mais je suis sûre qu’on peut atteindre tout ça aussi dans une vie sédentaire.
Alors toi, c’est quoi qui t’aide à te surpasser et qui te motive à avancer ?
Auteur.e : Laura
Chère Des Trucs Bien,
Moi non plus je n’ai pas rempli tous mes objectifs lors de mon work travel road trip of the world en Principauté de Monaco il y a maintenant 8 ans. Ce grand pays m’a tout de même ouvert l’esprit en me montrant que j’avais tord, je pensais que l’argent c’était bien. J’en suis revenu en étant persuadé c’est encore mieux que ce que je pensais.
Bisous